Finalement, rien n’est arrivé à la cheville de « Paris Cyclone » en beau mois de novembre. Et c’est avec plaisir que cet album passe d’album de la semaine à album du mois, la constatation étant évidente pour notre équipe. Comment ne pas louer, ambiance inhérente à l’album, sa noirceur, sa désinvolture et son désenchantement. Ces histoires d’amour, de vie et de mort, ces plongées dans des milieux interlopes. La musique est sur un large panel d’émotion électronique, comme si Giorgio Moroder était tombé dans un bain de shoegaze. À l’évidence, le groupe Charlotte Fever a le cœur dans les années 80. Empruntant à Gainsbourg, sa noirceur et sa verve décadente, le groupe joue habilement avec les codes de ces années-là. Ils y ajoutent la nonchalance d’un Sébastien Tellier et l’onirisme d’un Tame Impala.
Tous les titres déploient des univers cohérents, du superbe « Plage convexe » au très noir « Miami ». Charlotte Fever joue avec doigté sur nos émotions, avec leurs deux chants qui s’accordent et se désaccordent habilement. Un album à découvrir absolument pour les fans de Buzy, Niagara et autres artistes des années 80, mais qui ravira également les fans d’artistes plus récents.
Hodbert Florian