Mardi 14 janvier 2025, 20 h, la salle mythique des Folies Bergères, l’une des meilleures de Paris pour les concerts, éteint ses lumières. Il fait un froid glacial. C’est paradoxal alors que Playboy France a été invité à venir assister au show du FANTASMA Cabaret… Sous la direction artistique de Savary & Zaffuto, le spectacle rassemble des artistes d’horizons différents pour enflammer les spectateurs : numéros burlesques, strip-tease, danse, acrobaties, sketchs, tout y passe à des échelles d’érotisme qui fluctuent… La spécificité du show par rapport à ses concurrents dans le monde du cabaret, c’est très certainement la qualité de la production : l’écran géant et ses très belles trouvailles dans le fond ; l’effort sur les décors réels, la musique, tout est bon et c’est rare. La nouveauté 2025, c’est que des personnalités, comme on dit, des artistes plus grand public et qui n’appartiennent pas au cabaret, se joignent à la troupe en « guests ». Un par soir ! Ce soir-là, et c’est pour ça que nous y étions, c’était la jeune chanteuse (mais pas que !) Ogee qui performait.
Ogee, nous l’avions rencontrée pour la première fois à un dîner donné par la légende japonaise YOSHIKI où, avec nous, elle avait été conviée, non seulement pour son talent musical, mais parce qu’elle était aussi égérie pour l’occasion de la marque de vêtements du génie du rock, Maison Yoshiki Paris. Toute vêtue de blanc, à l’inverse de sa « DA » habituelle, elle avait fait sensation et nous lui avions dit, nous qui suivions déjà son travail, combien nous l’apprécions et fantasmions, n’est-ce pas, d’un jour faire quelque chose avec elle. Ogee s’est fait connaître en participant, encore ado, à l’émission « The Voice » et a depuis eu un succès phénoménal, avec sa ribambelle de buzz, polémiques et potins qui l’accompagnent, sur les réseaux sociaux, notamment sur Tiktok et Insta où elle rassemble plusieurs millions de followers. Mais Ogee est bien plus qu’un phénomène numérique ou qu’une starlette pour jeunes, et chaque jour qui passe, chaque mois qui défile, l’éloigne même de ce qui sera pour elle sa genèse mais pas sa vie. Ogee est une chanteuse surdouée, exceptionnelle, à la voix pleine d’une soul que la France est habituellement incapable de produire. Sa voix lui ressemble : un timbre de velours, feutré, soyeux, avec un vibrato torturé mais d’une torture apaisée, comme la dureté qu’on ferait subir à celle qui au lieu de hurler de douleur serait parvenue à dominer sa peine par la sagesse et la poésie, et puis, par-dessus, comme un voile noir en dentelles, ces froufrous, ces vibes, pleines de relief, de jazz, de pop, de solitude aussi… Mais Ogee c’est aussi une esthétique et un look. Ogee est une sorte de fée entre la princesse et la sorcière, une déesse érotique qui pourrait passer ses journées sur un camion steampunk dans le désert de Mad Max et ses nuits… sur la scène d’un cabaret burlesque enchanteur.
Pour ne rien gâcher, elle a dernièrement commencé à partager sur son Tiktok des envies d’écriture, et vous connaissez notre amour pour la littérature… La jeune femme écrit des poèmes et ose les lire face à la caméra, exactement comme lorsqu’elle enregistre des covers ou raconte les anecdotes de sa vie. Mais peut-être reparlera-t-on de tout cela une prochaine fois : cette fois-ci, c’était la fête, la danse, l’érotisme, la liberté, le corps, la provocation, la mode… C’était le feu ! Ogee est intervenue une première fois avec un tableau inédit pendant lequel elle faisait véritablement partie de la troupe. On se demandait si elle n’allait être qu’une caution vocale mais non. Ici, pas de micro, rien, elle arrive en bombe, comme une star, et danse avec les autres dans une tenue splendide, en cuir, signée YVY, et ne peut compter « que » sur son charisme, son déhanché, ses jambes étourdissantes et ses tatouages qui font de sa peau une énième œuvre d’art – elle porte d’ailleurs sur son ventre la désormais fameuse inscription « Louve du diable » dont nous parlons longuement dans notre dernier magazine !
Mais elle est remontée sur scène ! Et enfin, elle a chanté. Tough love de Christina Aguilera ! D’abord acapella, cachée dans un long manteau noir, puis en musique avec la troupe derrière elle. Rideau !
On attend maintenant le deuxième album d’Ogee. On l’espère à son image… On espère la revoir. On espère beaucoup pour ceux qui le méritent !
Photos : Mister Ellio & Valentin Folliet