Mara Gelato !  Tatouée des épaules jusqu’aux pieds, tout partout dans des créations de couleurs explosives et rares sublimant son corps d’une façon étonnante, c’est une playmate originale que nous accueillons aujourd’hui. Découvrez cette jeune femme atypique :

Playboy France : Peux-tu nous dire qui tu es ? Que dirais-tu à un étranger si tu voulais qu’il sache tout de toi (tes goûts, tes loisirs, ta personnalité, ta localisation, ton âge, tout ce que tu veux partager) ?

Bonjour, je m’appelle Gelato (c’est mon nom de scène), j’ai 34 ans et je suis danseuse et modèle depuis maintenant plusieurs années. Je suis spécialisée dans le boudoir, le nu artistique et le Shibari. Je travaille actuellement comme strip-teaseuse à Berlin mais aussi à l’étranger. Je suis également nomade à temps plein depuis six ans même si actuellement je réside à Berlin depuis bientôt un an. J’aime faire du sport quotidiennement (fitness et parfois de l’escalade) principalement pour la clarté mentale que cela me procure et pour me sentir forte et fonctionnnelle. Je me déplace en longboard la plupart du temps, le sentiment de liberté que l’on ressent en roulant est incroyable. Je me suis mise à la plongée en apnée cette année, en avril, principalement pour affronter ma peur de l’océan. Je suis originaire de Marseille, je suis bonne nageuse mais les profondeurs m’ont toujours paru redoutables. L’apnée nécessite un contrôle du mental et du corps qui permet de plonger en soi un peu comme la méditation. Le Shibari est également un hobby qui me tient à cœur que je pratique chaque semaine. Je me fais encordée dans un but méditatif et afin d’atteindre un état de lâcher-prise total. Je fais aussi du Reiki (soin énergétique) que je donne à des amis ou collègues. Je dirais que je suis très joyeuse, spontanée (voire impulsive) et libre. Je vais là où je me sens bien. 

Comment es-tu entrée dans le mannequinat et surtout dans le mannequinat érotique ou sensuel ?

Il y a plus de dix ans, je faisais du portrait ou des photos plus mode. Puis il y a trois ans, j’ai fait réaliser ma grande pièce de tatouage dans le dos et j’ai voulu documenter l’évolution de mon corps qui se couvrait peu à peu. Il faut savoir que depuis l’enfance, j’ai une fascination pour la peau, pour les marques de vie comme les rides ou les cicatrices puis plus tard j’ai découvert les tatouages et j’ai trouvé ça d’une beauté époustouflante. J’ai voulu moi aussi habiller mon corps de tatouages et l’orner de symboles et de décorations. Et documenter le processus par la même occasion. 

Que ressens-tu à propos de la sexualité et de ton propre corps ?

Nous sommes tous des êtres humains sexués et pour moi, la sexualité est naturelle, indispensable à l’épanouissement personnel mais également moteur de créativité. Ma sexualité est au cœur de ma vie car c’est elle qui me donne et entretient mon désir de découvrir le monde, d’aller à la rencontre de l’altérité et de vivre librement. J’aime mon corps et j’essaie de le traiter avec respect et compassion même si parfois je lui en demande beaucoup. C’est mon outil de travail aussi car je danse et je pose avec, mais c’est également mon véhicule le plus précieux qui me transporte d’un lieu à un autre et me fait vivre une expérience de vie incarnée merveilleuse. Avoir un corps et cinq sens pour faire l’expérience de ce monde, c’est une chance inouïe. 

Pourquoi as-tu voulu devenir membre de la famille Playboy ?

J’ai souhaité faire partie de la famille Playboy car c’est une marque légendaire qui est synonyme de glamour et de prestige. Quitte à se mettre nue, autant le faire avec panache. De plus, les femmes photographiées dans Playboy incarnent toutes des femmes fortes, magnifiées par l’objectif du photographe dans l’expression de leur pouvoir érotique. Pour moi, une femme connectée à sa sensualité, c’est une femme forte connectée à son pouvoir. J’ai un corps et je souhaite le célébrer. Je suis une fan d’Helmut Newton et j’ai découvert Araki il y a peu: je trouve qu’ils ont une capacité à célébrer l’érotisme du corps féminin à merveille. 

Quelles sont tes inspirations dans l’art et dans la vie ? Parce que tu as l’air d’une artiste pour moi.

La nature, la littérature et la musique sont de grandes inspirations dans ma vie. La nature va venir me centrer et me mettre les pieds sur terre tandis que la littérature va cultiver mon monde intérieur et me faire m’évader dans des mondes imaginaires. La musique est là pour faire lien et connecter l’esprit au corps. C’est la musique qui va donner le tempo et dicter le mouvement au corps. Je voyage beaucoup aussi donc je dirais que le mouvement géographique et la rencontre d’autres cultures nourrissent mon imaginaire. Dans l’art, les statues grecques occupent une place particulière chère à mon cœur. En peinture, je dirais l’impressionnisme qui a su capter la lumière de mon Sud et le surréalisme qui déconstruit terriblement bien le monde. 

As-tu d’autres projets en parallèle ?

Oh oui, j’ai toujours dix mille choses sur le feu. En général, je rencontre trois à quatre créatifs par semaines à Berlin. Ces derniers temps, j’explore beaucoup les cordes avec trois artistes Shibari à Berlin afin de me confronter à l’immobilité et au lâcher-prise. Fin septembre, je shoote un projet vidéo sur une île au Nord de l’Allemagne qui mélange cordes et mouvement. Puis mi-novembre, je shoote une vidéo de story-telling qui met en avant Berlin et des moments de vie. Je continue également à me former en Reiki (soin énergétique), en pole, en danse et en apnée. J’aimerais beaucoup étudier la danse contemporaine de manière plus approfondie pour trouver une nouvelle manière de bouger mon corps.Peut-être rejoindre un cursus intensif l’année prochaine? Et des voyages ici et là dans le monde. 

Quels sont tes rêves aujourd’hui ? 

Aujourd’hui, je vis beaucoup de mes rêves déjà donc je me ressens une gratitude immense. En Shibari et en photo, je souhaite continuer à faire des rencontres artistiques authentiques et à créer du beau. Et sinon, j’aimerais bien traverser l’océan Atlantique un jour sur un voilier en faisant partie d’un équipage. Mais ça se fera, je n’en doute pas. Ah, et faire la descente de la Vallée Blanche en snowboard. Ça serait très cool de la faire !

Photos : @dutchcapture / @brianwimerart / @jyrgenzeller_2.0 / @kurtparis_