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« Toutes les dix minutes, une femme est tuée sous les coups de son partenaire ou d’un membre de sa famille », c’est ce que révèle un rapport sur les féminicides de l’ONU Femmes et de l’ONUDC qui vient de paraître. C’est plus de 50 000 femmes par an et 150 par jour. Encore un génocide ? Personne, une fois n’est pas coutume, n’ose en parler en ces termes et la possibilité même de véritablement penser la question se heurte encore à une sorte de tabou généralisé, d’ignorance sociétale que seules quelques associations féministes – quoi qu’on puisse leur reprocher, et qu’on leur reprocherait peut-être moins si elles n’étaient pas soumises à un quasi-monopole de la parole sur le sujet – tentent de surmonter. Il est temps que le reste de la société – et particulièrement les hommes – ouvre les yeux pour éviter que ceux des femmes ne continuent de se fermer. C’est l’un des grands maux de notre univers médiatique : refuser, pour de fausses raisons d’humanisme ou de bienséance, de montrer totalement la réalité, même la plus dure à regarder, empêchant alors la vraie compréhension par tous.
Playboy France, le magazine masculin par essence, porté par une nouvelle équipe qui entreprend de nombreux virages dans sa direction éditoriale et artistique, se sent évidemment concerné. Et si c’était à nous de monter au front, de responsabiliser les hommes qui nous lisent et de lever le poing en criant : « Ça suffit ! » ? Il ne s’agit plus de discutailler des bienfaits ou des possibles outrances de #MeToo, ni même de compter les points entre les hommes et les femmes comme s’ils étaient en guerre. Si le féminicide n’est pas un crime de guerre, c’est très certainement un crime de société ! Et pour comprendre le crime, et la tragédie en générale, il faut montrer les choses.