Retour en images sur la cérémonie historique d’hier soir… Alors oui, les Dieux de la pluie ont trahi la ville lumière et un peu gâché la fête ; oui, le tableau de Lady Gaga, souvent géniale, était cheap ; oui, des séquences étaient sûrement trop longues et peut-être trop politisées dans une direction ni olympienne ni française ; oui, c’était parfois mal filmé, mais quand même… Le cheval blanc qui traverse Paris, Gojira en voltige sanglante, Orsay drapé d’or, et puis la dernière heure renversante avec la Tour Eiffel laserifiée, le passage de la flamme aux Tuileries qui se termine dans ce ballon-montgolfière si ingénieux, et Céline Dion qui, perchée sur la dame de fer à la PNL, comme on s’y attendait, a refait sa version de « L’Hymne à l’amour » qu’elle avait déjà chantée aux AMA en 2015… La France parvient encore et toujours, dans toute la décadence qu’on doit lui reprocher, à faire la leçon au monde entier quand il s’agit de créer et d’émouvoir. Paris, malgré ses rats, ses travaux atroces et ses quartiers perdus, reste, immobile sur un continent en fin de vie, le centre du monde et la plus belle ville du monde. Laissons les patriotes bas du front pleurnicher car rien n’est jamais assez bien ; laissons le cynisme français se gausser ; laissons les parisiens habitués et donc aveuglés se plaindre, et réjouissons-nous d’avoir pu vivre un de ces moments suspendus, certes grandiloquent, pompeux, ridicule, de mauvais goût, mais transcendant en ce qu’il sort du quotidien, de la politique, de la déprime, du travail, de la haine, au profit d’une humanité universelle peut-être mielleuse mais au moins concentrée autour de la recherche de la beauté, autour de la danse, du sport et de l’innovation. Si on pouvait tous les jours dépenser notre énergie à chanter, à inventer des jeux de lumière, des chorégraphies et des façons de filmer les plus beaux musées du monde… Oubliez « la France », son drapeau, son « histoire », oubliez son peuple, oubliez les médailles, le sport, les discours : seuls les instants comptent et seules les images restent !

D. V.